INTERMITTENCE : ET DEMAIN ?

L’agrément ministériel de l’accord Unedic 2014 devrait intervenir de façon imminente selon les dires mêmes du ministre du travail, François Rebsamen. Et si la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, tente de relancer des négociations, l’entrée en vigueur au 1er juillet prochain du texte signé par le Medef d’un côté, la Cfdt, Fo et la Cftc de l’autre, semble inéluctable.

Alors les combats se durcissent, largement emmenés par le spectacle vivant qui cristallise le plus souvent la notion même de précarité dans nos secteurs.

Mais le cinéma et l’audiovisuel ne sont pas en marge de cette question. Et dans cette forte période d’instabilité économique, trop nombreux sont les exemples de techniciens aux curriculum vitae plus ou moins longs, plus ou moins ‘prestigieux’, à l’ancienneté plus ou moins grande qui se retrouvent aujourd’hui au bord du gouffre de la précarité accentuée. Formule ampoulée pour ne pas parler de l’impossibilité de payer son loyer, de se nourrir suffisamment, d’élever ses enfants dans de bonne conditions et de pouvoir jouir de son travail.

Car pour la majorité d’entre nous, la question première est bien celle de pouvoir travailler, pas d’être indemnisés par Pôle Emploi.

Mais lorsque les financements se tarissent, se déplacent, se standardisent, se politisent aussi parfois, les enjeux sont aussi (surtout ?) ceux de la capacité de notre pays à poursuivre, encourager, développer la création culturelle dans son sens le plus large pour pérenniser un de nos fleurons nationaux, intellectuellement et économiquement fort, essentiel.

Ceux qui fabriquent ces éléments de culture au quotidien sont aujourd’hui malmenés. De nouveau considérés comme premier levier à manipuler pour ajuster. Mais l’importance de l’intermittence n’est pas celle que certains disent. Ce n’est pas celle d’un gouffre, mais une question vitale pour des pans entiers de la Culture de notre pays.

La rôle (également moral) de l’ensemble de ceux qui participent à la création des éléments de culture est grande. Notre acharnement à défendre notre capacité individuelle et collective à les fabriquer doit être judicieux et total. Il reste aux décideurs politiques de prendre leurs responsabilités.

Site de la Coordination des Intermittents & Précaires d’Ile-de-France

Site du SPIAC-CGT (Techniciens)

Rapport de l’Inspection Générale des Finances et de celle de l’Action Culturelle sur l’apport de la culture à l’économie nationale (12/2013)

Rapport d’information de la commission des affaires culturelles du Sénat sur les enjeux du régimes des intermittents (23/12/2013)

Rapport d’information de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale sur les conditions d’emploi dans les métiers artistiques (17/04/2013)

 

Paru le : 2014-06-08